Développement durable, deux mots dont on entend beaucoup parler mais qui restent abstraits pour de nombreuses entreprises. Et pourtant, comme M. Jourdain, elles en font certainement un minimum sans le savoir ! Pour rappel, le développement durable est basé sur trois piliers : l’économique, l’environnement et l’humain.
Je vous propose quelques exemples par piliers, et il y en a beaucoup d’autres.
Concernant l’économie, on peut parler des achats responsables soit à travers une consommation de produits présentant des impacts environnementaux et sociaux faibles soit à travers des achats locaux, le mieux étant de concilier les deux. Pour l’humain, cela se concrétise par la mixité et la parité, un questionnaire de satisfaction clients ou encore des fiches de postes détaillées. Enfin le pilier environnemental peut être traité à travers des réflexions sur les matières premières ou les produits utilisés, le traitement des déchets et sur les consommations d’énergie.
Beaucoup d’entreprises ont donc déjà des actions concrètes à mettre en avant en matière de développement durable. A elles de travailler pour le faire savoir de manière responsable. Mais ce constat positif ne doit pas nous amener à conclure que cela est suffisant. Non, car le développement durable est aussi un enjeu stratégique pour les PME. Il consiste à réduire au maximum sa dépendance à l’augmentation des coûts environnementaux (énergie, matières premières, déchets) et à faire que sa relation avec toutes ses parties prenantes, des clients aux fournisseurs en passant par les salariés et les partenaires financiers, soit la plus efficace possible.
Pour illustrer la composante stratégique du développement durable prenons l’exemple de la pollution. Nous ne la combattons pas parce que ce n’est « pas bien » mais parce qu’elle est le résultat d’un procédé qui n’est pas efficace à 100%. Une PME peut-elle se permettre aujourd’hui de ne pas être efficace ? Et demain ?
Ces changements sont possibles. L’imprimerie Fabrègue par exemple, en passant sur des rotatives en coupe de 62 cm au lieu de 63 a économisé 120 tonnes de papier en un an. Leur remplacement de néons de 58W par des 51W a fait chuter de 40% leur consommation énergétique liée à l’éclairage. Leurs actions liées au tri leur ont permis de réduire de 140 tonnes leur volume de déchets non valorisés en passant de 170 à 35,5 tonnes. Mais il y a aussi une entreprise de Biotechnologies qui s’est aperçue que ses produits étaient aussi efficaces en réduisant de 35% le volume de ses agents actifs. Et bien sûr la CIMV qui peut fabriquer du papier, des bioplastiques, des colles ou encore du carburant à partir de la paille. Son procédé industriel lui permet de ne pas être en concurrence avec la filière alimentaire et de fabriquer des produits de substitution ne nécessitant pas le remplacement des outils de fabrication existants. Le tout en créant des emplois non délocalisables en zone rurale.
Une entreprise ne peut pas changer le monde à elle toute seule, quoique, en revanche elle a le pouvoir de se poser les bonnes questions pour innover et faire que les contraintes extérieures deviennent des opportunités.
Les petits efforts à l'echelle d'un individu se voient peu et souvent le décourage, à l'echelle d'une PME les chiffres encouragent plus. A quand un DD coach perso ???
Rédigé par : Ben | 18/01/2012 à 22:50