En ces temps d’élections, il est parfois difficile de faire un choix. Devons-nous voter en fonction d’une personnalité ? Dynamique, réfléchi, utopique, pressé, révolutionnaire, solidaire : de quel profil avons-nous besoin ? A l’évidence, un élu ne peut être désigné sur ce simple critère. Tout d’abord parce que chaque caractère présente des travers mais surtout parce qu’un élu ne décidera pas seul que ce soit au niveau d’un pays, d’une région ou d’une commune.
Alors, pourquoi ne pas voter pour une expérience ? Il faut évidemment une personne qui ait connu des épreuves lui permettant d’assumer les fonctions qui lui sont destinées. Mais comment juger si les expériences des uns valent mieux que celles des autres ? Et l’expérience est-elle à coup sûr synonyme de capacité à ?
Le plus simple est assurément de voter pour un programme. Le contrat est clair, l’électeur est en accord ou non sur les propositions factuelles exposées par le candidat. La difficulté dans cette alternative est qu’elle entraîne inexorablement de la déception. Tout d’abord parce que le candidat ne pourra pas tenir toutes les promesses qu’il aura formulées. Cet état de fait a d’ailleurs son expression « les promesses n’engagent que ceux qui les croient », souvent suivie de rires dédaigneux alors qu’elle est navrante à en pleurer. Mais aussi parce que les contextes évoluent si vite qu’une bonne promesse peut devenir un mauvais bilan. Une déception inexorable donc, qui, vécue de manière répétitive entraîne un détachement progressif de la chose publique ou encore, un engagement auprès des extrêmes car identifiés comme des refuges : « Eux, ils ne me décevront pas ! ».
Alors pourquoi ne pas voter pour des principes philosophiques et des thèmes prioritaires ? Le candidat déclinera une profession de foi avec ses principes philosophiques fondateurs qui lui permettra de prendre une décision adéquate en fonction de ses engagements et de la situation à laquelle il sera exposé. A cela s’ajoutera un projet qui dessinera la société visée sans en préciser les moyens opérationnels pour l’atteindre, mais en étant contraint par un nombre de thèmes prioritaires. Cela permettra aux citoyens de s’approprier plus facilement le débat puisque les champs de promesses des candidats seront restreints. Les élus auront quant à eux une tâche plus facile car mieux vaut travailler efficacement sur quelques projets, le contraire n’ayant pas fait ses preuves.
La dernière étape est entre nos mains, nous les Citoyens, en faisant que nos choix soient le plus possible guidés vers l’intérêt collectif plutôt que vers notre intérêt personnel afin que le clientélisme ne guide plus les politiques publiques. Sommes-nous prêts à être des démocrates ?
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