Don Draper m’a réconcilié avec mon premier amour professionnel.
J’aimais la communication, la publicité et je l’ai quittée. J’aimais étudier le besoin d’un client, échanger avec lui, m’approprier son projet, travailler avec les créatifs qui me surprenaient par leur perspicacité ainsi que par leur talent graphique ou rédactionnel malgré leur humeur ou caractère à géométrie variable. J’aimais gérer un budget, préserver ma marge tout en atteignant le résultat escompté, collaborer avec la production qui donne vie à une idée ou encore gérer les imprévus.
Puis, je me suis demandé : pourquoi ? Pourquoi vendre de la chantilly, pourquoi vendre des chaussures, pourquoi vendre des assurances, etc. Le questionnement du sens de mon action était en moi, je me suis senti participer à un système qui n’était pas le mien, Radiohead résonnait dans mes oreilles : « What the hell am I doing here? (...) I don't belong here ».
Je suis resté en contact avec le milieu des agences avec des personnes que je respecte profondément. J’ai vu d’autres « chef de projet » se poser les mêmes questions et j’ai plongé dans Mad Men. Outre l’univers extraordinaire de cette série, ce thème y est abordé. Don Draper y répond par le fait que la publicité met en avant ce dont nous avons besoin et qu’elle peut parfois y intégrer du rêve. Oui nous avons tous besoin d’assurance, d’autres de chantilly, d’autres de chaussures, etc.
Notre société n’est pas parfaite, la publicité n’est pas coupable de cela car elle n’interdit pas l’esprit critique, au contraire. Elle est un rouage important de notre système consumériste mais elle pourrait aussi exister dans une société plus vertueuse afin de mettre en avant des produits, services ou attitudes générant un monde meilleur ; les "pubards" ne seraient pas contre.
Dans ce contexte, l’important est qu’elle respecte le consommateur par le beau et par une sincérité qui n’est pas incompatible avec la mise en avant. Soyons clairs, toutes les publicités n’atteignent pas cet objectif.
Don Draper vit pour son métier, il vit pour la satisfaction du travail bien fait, pour gagner cette bataille de l’idée et de sa mise en œuvre. Don nous rappelle que quelque soit son métier il faut qu'il donne envie de se dépasser.
Ne donnons pas plus de poids à la publicité qu’elle en a mais respectons la. Je suis réconcilié avec elle, à ma plus grande joie, merci Don.
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